Bad boy, what you gonna do ? ◘ PV Astridou ◘

Bad boy, what you gonna do ?

Elijah & Astride

Je vends pas de drogue, mais tout ce que je fais est stupéfiant ◘

Chaque seconde de lucidité est un supplice. Probablement. Moi, parait que je suis déjà un homme, que je me demmerde tout seul, beau né-moldu artiste et junkie qui se flingue en solitaire. C'est vraiment con. Je suis un Serdaigle, je suis censé être intelligent, sage, pourtant je suis incapable de me prendre en charge. J'observe les mecs endormis dans les lits réconfortants autour de moi. Ce n'est pâs à eux que je veux parler. Je ne veux me confier à personne, car il n'y a rien à avouer. Rien, le vide. Que pourrais-je dire ? Je suis un junkie, aidez-moi ? Non, se serait vraiment con, et puis cela ne servirait à rien. On me prendrait juste pour un énième adolescent qu'aime bien se bourrer la gueule de temps en temps et se défoncer quant il vient de rompre avec sa petite copine. Sauf que je suis auto-destructeur, je suis le genre de mec qui aime bien se voir sombrer, parce que ça lui donne l'impression d'exister d'une manière abstraite. Vous me direz, c'est banal pour un ado de mon âge d'être dans mon état, c'est juste une crisen, que ça passera. Sauf que moi, il y 'a que quand je dessine que je me sens un peu vivant, sinon j'ai l'impression de ne rien valoir. Ou quand j'ai des sensations fortes. Me dire que je peux faire toujours plus, toujours mieux, toujours plus dangereux, c'est comme une distraction. M'observer foncer dans un mur, et ne rien faire, rester passif et lâche. Bad boy, what you gonna do ? Je ne sais plus.

Je me vois, là, passer mes mains dans mes cheveux, en tee-shirt et en caleçon. En mode beau gosse diraient certaines. D'ailleurs, il y a une fille dans mon lit. Comment ça se fait ? Je fronce mes sourcils; je ne suis pas sorti hier, j'ai passé la soirée à dessiner Snow. D'ailleurs ma mystérieuse conquête d'un soir n'est pas une Serdaigle. Tant mieux, avec un peu de chance je ne la re-croiserais plus. Elle est rousse. Je ne sais plus son nom. Elle est jolie, comme toutes les filles avec lesquelles je couche à vrai dire. Son prénom ne me revient pas. Un soupir s'échappe de mes lèvres. Je me lève, et me traîne, tel un automate, jusqu'à la salle de bain. Je m'enferme à double tour. Je ne veux pas qu'on me dérange. J'espère sincérement que la rouquine aura dégagé lorqeque je serais sorti. Ou pas. Tant qu'elle dort, tant qu'elle m'oublie, tout se passera bien. Je vais sous la douche. L'eau est glaciale, mais je m'en fous. Je me fous de tout, en ce moment. Les psys appellent ça un état depressif, moi j'apelle ça être pourri jusqu'à la moelle. Faut pas me chercher des excuses non plus, je suis un enfoiré, un point c'est tout. Ou être un peu con sur les bords, au choix. Mais comme je me sens intelligent, je vais pas chercher. Ça ne ferait que pourrir mon moral qui est au plus bas. Sortie de douche. Surpris de constater que le chauffage de la salle de bain n'est visiblement pas allumé. Je jure. Je vous ferais remarquer que durant mon petit speech, j'ai poussé quelques autres jurons plus ou moins délicats, ce qui prouve mon impolitesse légendaire. Je ne me coiffe pas, ça sert à rien. Je jette un coup d'oeil à ma montre : 11 heures. C'est curieux, tout le monde dort. Mon ventre se tord, je me sens nauséeux. Il y a du avoir une grosse sauterie, à laquelle j'ai participé. Pourtant, j'ai peint Snow hier. Encore une nausée, qui vient perturber ma divaguation. Brossage de dents, parfumage. Le parfum que je mets, c'est un Hugo Boss, avec une odeur musqué et boisé. Le même que mon père. Je doute que ce soit un hasard. Il y a un moyen de savoir ce que j'ai fais hier soir. Pas infallible, mais assez sûr.

Le plan "Mémoire" est en marche mes amis. Tel un super-héros qui se tape une gueule de bois ( le rendu n'est pas génial ), je retourne dans la chambre, fouille mon Eastpack défoncé ( malgrès son état, je lui voue un affection incompréhensible ), et en sort une grande chemise en carton. Soupir de soulagement. Elle est bien là, je ne l'ai pas perdue. J'enfile à la va-vite un jean et un tee-shirt, et descends dans la salle commune. Je ne me presse pas trop, vu mon état nauséeux, le pire peut arriver. De plus, se torcher dans les escaliers n' est pas dans mes projets. Si tant soit peu j'en ais. Bon, j'arrête de me plaindre. Je suis en mode beau gosse. On ne sait jamais, la femme de votre vie peut débarquer à tout moment. Je me décoiffe pour obtenir un résultat capillaire proche de des cheveux du mec dans la pub pour " Dop, fixation béton". Allez-y, rigolez. Au fond, vous, jolies filles en fleur, fantasmez sur moi. Hum, hum. Faut l'admettre, les artistes junkies et torturés ont souvent du succés avec les femmes, non ? Bon. Personne dans la salle commune. Je m'installe dans un fauteuil bien moelleux. Si je suis là, autant admirer le panorama. Nous, les aigles, avons une vue imprenable sur les montagnes aux alentours. Et sur les rapaces, en passant. Notre salle commune est plutôt acceuillante, même pour les solitaires comme moi. En cercle, remplie de bibliothèque et de canapés en cuir, c'est une assez belle pièce, placée sous le signe de la culture. Il y a aussi des tableaux de grands artistes sorciers et moldus, que j'adore admirer et commenter à voix haute quand je suis seul. Bref, revenons à mes moutons. J'ouvre la chemise. Aussitôt, une trentaine de feuille en glisse. Je les remets avec dévotion à leur place. Ce sont mes dessins. J'ai une sorte d'affection pour eux. Après tout, c'est mon art, c'est ma manière silencieuse de m'exprimer. Je scrute le dernier. Il repréente une adolescente qui semble un peu mélancolique. Snow. J'allume une clope avec nonchalance. Le trait me semble baclé, l'harmonie du dessin gaché par quelque chose que je n'arrive pas à voir. Et si j'avais râté mon dessin ? Impensable. Un dessin est rarement raté. Un dessin, qui vient de notre esprit, est forcément reussi. C'est notre art. Un dessin, c'est une histoire dont la signification abstraite s'adapte à ceux qui le contemple. Je tire une taffe de ma clope. Puis souris à la fille assise en face de moi. Perdu dans mes pensées, je n'avais pas vu Astride arriver. Je lui tends le dessin :

-" C'est très médiocre, qu'en penses tu ?" ►Elijah Alec Hepburn

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Astride, c'est ma plus vieille amie dans le monde des sorciers. Elle est très sociable, toujours à parler de tout et de rien, alors que moi je suis plus taciturne. Je m'en veux de ne pas l'avoir vue arriver. J'étais tellement concentré sur ma petite personne que je n'avais même pas remarqué l'une de mes meilleurs amies. Ça craint. Je l'observe, avec son pyjama Hello Kitty, on dirait une petite fille qui a grandi trop vite. Je l'ai taquiné, on perd pas les bonnes habitudes :

<< Joli pyjama. >>

Puis je fronce les sourcils, quelque peu égaré. Ce n'est pas dans les habitudes de Astride de se lever à 11 heures. Contrairement à lui. Elle avait l'air d'avoir mal dormi, d'ailleurs. Même si elle porte un masque de bonne humeur constante, mon amie est plus profonde qu'elle en a l'air. Depuis 7 ans que je traine avec elle, je la connais sous toutes les coutures. Je compare Astride à la rouquine. Mon amie est bien plus jolie, avec ses yeux de chat, et sa crinière brune. J'ai un sourire satisfait. Je suis ami avec l'une des plus belles filles de l'école. Seulement "amis" ? Oui. Non, il n'y a pas de piège, je ne me joue pas de vous, tel un fiéffé menteur, je n'ai jamais couché avec Astride et c'est pas aujourd'hui que ça risque d'arriver. Non pas que ça ne me fasse pas envie, néanmoins j'ai trop de respect pour elle pour oser faire ça. Astride, c'est comme une soeur pour moi. A vrai dire, dans mon coeur, elle a remplacé ma frangine, la vraie, celle qui partage mes origines et mon sang, mais à qui je ne parle plus depuis que je suis entré à Poudlard. Etant très terre à terre, et relativement têtue, presque autant que lui, Elseth ne s'était toujours pas mis en tête que j'étais un soricer, et me considérait comme un monstre de foire. Mon père, mon cher géniteur, partageait le même avis sur la question. Homme d'affaires, il n'avait pas le temps de s'interesser à ses enfants, et même un sorcier n'attirait pas son regard perçant. Nouveau sourire à Astride, histoire de faire croire qu'il allait bien, même s'il était censé avoir aucun secret pour elle. Je lui demande d'une voix rauque :

<< Mal dormi ? Un mauvais rêve peut-être ? >>

La perspicacité est l'une de mes principales qualités, sans rire, sans me la péter. A vrai dire, je pense être l'un des rares à être au courant de sa "vie". Ses peines, sont histoires, ce qui l'a construit puis ce qui l'a détruit. Un accident de voiture. Astride en a t-elle rêvé ?

<< Tu sais, je ne connais pas grand-chose aux arts, mais je trouve ça très beau. Tu l'as fait hier? >>

Si je l'ai fait hier ? Ecoute, j'aimerais bien le savoir, malheuresement je ne me rapelle pas de ce que j'ai fais hier soir, j'aimerais bien, mais j'ai du abusé d ela fumette. Bien sûr, je n'allais pas lui dire ça, donc j'ai répliqué, désinvolte :

<< Tant mieux si tu l'aimes. Je vois juste des petits défauts qui peuvent gâcher l'harmonie du dessin, tu comprends ? Le tracé, la façon dont j'ai dessiné Snow, l'état d'esprit dans lequel je l'ai représentée... >> Dans ma voix, filtre l'affection que l'ai pour l'héritière Avery, j'en suis bien conscient. J'espère qu'Astride ne se fasse pas d'idées. << Quant à savoir si je l'ai fais hier, et bien, j'ai comme un petit doute. Tu pourrais peut-être m'éclairer sur ce qui s'est passé hier soir ? Il y a eu une fête, non ? >>

Ça me gêne énormément de ne plus me rappeller de ce qui passé hier. De plus, je ne sais même pas dans quel état j'ai fini la soirée, et où était Snow durant ce moment... A vrai dire, ce n'était pas son genre d'aller dans les fêtes, elle, elle préférait les bals, donc, avec un peu de chance, elle ne m'aura pas vu déchiré. ►Elijah Alec Hepburn

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Astride, elle, elle chante. Sa voix est juste, sa voix est claire, son chant est cristallin et elle sait où placer chaque note pour provoquer l'émotion. Moi, je ne sais pas chanter. Ma voix est trop rauque pour cette exercice, trop cassée. Par contre, j'adore écouter les trémolos des chanteurs. Ça m'appaise J'écoutes ces personnes faire des choses extraordinaires avec leur voix, et je les jalouse. Dessiner, à côter, c'est pas bien sorcier. Haha. Jeu de mots inconsciemment minable. Astride a l'air de m'admirer. Je me demande distraitement pourquoi. Je ne suis pas exeptionnel. Je sais juste mieux dessiner que la moyenne. Si je m'auto-proclame artiste, c'est pour mon égo.

-Ouais, ben la nuit a été longue disons.

J'hoche la tête. Moi je ne peux pas dire que la nuit a été longue, même si elle l'a sûrement été, car ironie du sort, je ne m'en souviens pas. Pourtant, je suis du genre à me rappeler de tout et de rien. Un abus d'alcool ? Etrange car je ne ressens pas les symptômes de la gueule de bois. Bah, ça passera. Astride a t-elle rêvé de son accident ? Je n'en sais rien, non pas que je m'en fous, c'est juste qu'un truc pareil ne m'est jamais arriv", j'ai donc du mal à me mettre à sa place. Je me rapelle être allée la voir à l'hôpital, sur ce que nous aviions ironiquement baptisé << son lit de mort >> Puis nouis avons grandi, et je me suis rendu compte que ce n'était pas qu'une plaisanterie, ni qu'une figure de style.

<< Je comprends. Moi, j'ai dormi comme un bébé. >>

Bon, vu la nymphe qui squattait mon lit ce matin, je n'avais sûrement pas fait que dormir, mais inutile d'en parler. Astride était parfois euh... possesive, sortant vite les griffes. Non pas que ça me déplaisait. C'était juste que, voilà, je n'étais pas vraiment un "coureur de jupons". Je ne couchais pas avec une nouvelles fille tous les jours. Donc cette attitude me paraissait exagérée. Bah, pas grave.

Franchement, je ne te cacherais pas que je n'y comprends rien

Normal. C'était une notion abstraite, que même moi avais du mal à comprendre. La notion d'harmoinie était fragile, elle prenait une forme différente pour chacun. Pour moi, c'était la façon dont les choses se mélangeaient, s'attiraient, ou au contraire se repoussaient dans un conflit perpétuel.

<< L'important, c'est ce que tu comprends toi. Pas ce qu'il faut comprendre. >>

Théorie casse-gueule. Mais bon, moi je m'accomode très bien de mes idées vaseuses. Faut dire, je suis un Serdy, je réfléchis plus que la moyenne, je suis plus intelligent, plus mature, plus talentueux. De là à dire que je suis parfait, il n'y a qu'un pas. Brefons, j'oublie mon excès de mégalomanie et j'écoute ce que me dit Astride :

Même s'il y aurait eu une fête, tu crois vraiment que j'y serais allée?

Décélerais-je la douce mélodie de la jalousie dans son ton ? Assurément oui. J'évite de lui en faire la remarque, et lui réponds :

<< Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais disons que ce qui s'est passé hier reste légèrement flou dans mon esprit et j'aimerais bien éclairer ma lanterne. >> ►Elijah Alec Hepburn

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C'est comme une impression douce-amère, entre Astride et moi. Ça part en sucette. Parfois, j'ai du mal à comprendre comment nous sommes devenus amis. Après tout, qui se ressemble s'assemble, n'est-ce pas ? Hors Astride et moi avons en commun notre appartenance à la maison Serdaigle, c'est tout. Peut être que ce proverbe sonne faux ? Car, c'est ma plus vieille amie. D'ailleurs, elle hausse avec impertinence ses sourcils, quand je lui explique avec philosophie mon point de vue. Et je vois comment je la dessinerais. Avec des traits fins, gracieux, réguliers, comme une poupée osseuse. Avec une bouche fine, des yeux en amande, et des sourcils tout aussi fin, lui donnant un air hautain perpétuel, mais qui lui va très bien entre nous. Même ses réflexions sont hautaines et amères, mais je lui pardonne, car c'est Astride.

Tu devrais demander à la fille avant qu'elle ne disparaisse à tout jamais.

Sa voix a claqué comme un fouet. Et je peux vous assurer que ça fait mal. Ce n'était pas comme si je ramenais une fille tous les soirs dans mon lit, si ? Non, moi je suis un gentlemen. Quand je sors avec quelqu'un je la chérie, je reste avec elle le plus longtemps possible, j'essaie d'être l'homme idéal, même si c'est difficile parfois. Astride serait-elle jalouse ? Ça serait étrange, vu qu'on se connait depuis 7 ans... Et puis quand j'ai commencé à sortir avec des filles, et elle avec des garçons, j'étais heureux pour elle et vice-versa. Il faut que je désamorce la bombe. Vite. Je réponds, en pesant mes mots :

<< Qui te dis que j'ai couché avec elle ? Elle était trop émêchée, alors il me semble que je l'ai montée dans le dortoir. Puis ce n'était pas comme si j'enchainais les conquêtes, si ? >>

Ma voix est sereine, mes pensées le sont moins. C'est compréhensible. Je ne suis pas un bourreau des coeurs, du moins pas à ma connaissance. Bon, parfois, j'ai des relations d'un soir, vous savez, celles qui n'engagent à rien, et je suis bien content de les entretenir de temps en temps. Mais je ne suis pas toujours en train de draguer, de couchern je ne me tape pas une fille différente tous les soirs.

-Désolée, je ne volais pas être bête.

La voix un peu penaude de mon amie me tire de mes pensées. Je lui adresse un sourire pour lui prouver que je ne lui en veux pas le moins du monde. C'est vrai. Je ne suis pas rancunier en ce qui concerne les gens qui m'entourent. La maturité et la sagesse des Serdaigles qui ressort peut-être. La bonne blague. La sagesse. J'ai du mal à croire que je la possède, mais après tout, on ne se connait pas soi-même.

<< T'en fais pas. Je me connais, je suis pas toujours facile à vivre. >> ►Elijah Alec Hepburn

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